En voyage
Si j’étais beau, je mentirais. Je jouerais. Avec les autres. Je leur mentirais.
Je suis un solitaire. Je vis à côtés des autres, pas avec. Je les regarde. J’assiste au spectacle. « Vivant », comme on dit. Au jeux de massacre. Et je suis taché. Marqué.
Ça n’aura pas marché. A côté, pas avec. Ça n’aura pas suffit.
Si j’étais beau, je ferais partie du show. Et je mentirais.
Je ne veux pas aller me coucher. S’endormir c’est mourir un peu. Je ne veux pas mourir un peu.
Il y a quelque chose qu’il faut que j’éclaircisse.
Je ne mens jamais.
Je ne mens jamais.
Je ne mens jamais.
Parfois je déteste les mots.
Il y’a quelque chose qu’il faut que je comprenne.
Je peux être assis et dire « Je suis debout ». Ça, je ne comprends pas. Qu’on ait cette faculté, que ce soit possible. De pouvoir dire autre chose que ce qui est.
Tout ce qui ne va pas dans nos têtes. Absolument tout. Ce qui va mal, dans nos têtes. A pour origine un mensonge. Le mensonge. Ça, je l’ai compris.
Il y’en a encore pleins dans ma tête.
Il faut que je leur fasse la peau. Pour sauver la mienne.
C’est un voyage. Sans doute le plus grand, le plus beau des voyages. Un voyage intérieur. A la recherche de soi. Caché. Au milieu de tous les mensonges. Captif.
(Ecrit les 14, 15 et 16 septembre 2006 et publié le 16 septembre 2006)