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Desperate Young Man / Journal d'un "jeune" homme désespéré
27 août 2005

Gâchés

Le jour s’est levé. Il fait bon dehors. Frais. Le ciel est bleu. Avec des nuages. C’est joli. Je suis bien là. J’aimerai avoir la force de me jeter. Mais non. Je regarde. C’est une autre force que j’ai.

J’ai envie de tout accepter. Il faut accepter on m’a dit. Il faut. Moi aussi. Je me suis dit. Mais je ne sais pas comment faire. Ça on ne me l’a pas dit. Tout le monde sait qu’il faut. Mais personne ne sait comment. C’est plutôt drôle. En fait. Je suis bien là. Je veux tout accepter. Tout. Les enfants dans le monde. Tout. Nier. C’est ça accepter ? Nier ? Je ne comprends rien. Rien de rien.

Je lui avais dit que le bébé était mort étouffé par le sperme de son grand-père qui l’avait violé. Impossible. Oui c’est sûr. Eux ils acceptent. Ceux pour qui c’est impossible. Ils acceptent. Fermer les yeux. C’est ça. Je comprends. Il faut que je ferme les yeux. C’est pour ça que j’ai mal. Les plus beaux yeux du monde. Ce serait du gâchis. Du gâchis. Accepter. Cet enfant. Et celui là. Celui-ci. Et encore celui-là... Gâchés.

Je ne peux plus. Comment est-ce possible ? De ne plus pouvoir. Et de continuer à respirer. D’avoir le coeur qui bat. Le sang qui circule ? Ça devrait suffire à arrêter la vie.

Abîmé. Je suis abîmé. Est-ce que ça se répare ? Je suis une machine après tout. Une machine sophistiquée. Il n’y a pas d’âme. Assemblés. Connectés. Déchirés. Nous sommes des jouets. Cassés. Jetés. Il n’y a pas de miracle. Des machines. Des machines sophistiquées.

Des mots. Ce sont des mots. Je m’en fous. Je voudrais crier. Tout ce gâchis. Parfois je ne peux plus. Parfois je trouve que c’est drôle. Tous ces yeux fermés. Tous ces mots. Tous ces enfants. Moi. Vous. Gâchés.

(Ecrit et publié le 27 août 2005)

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Commentaires
N
ça devrait suffir à arrêter la vie...<br /> ---<br /> <br /> il faut croire qu'il y a autre chose de plus fort.<br /> quand on n'en peut plus et que l'on continue quand même... et quand on se rend compte que l'on continue sans savoir pourquoi, on peut décider soit de s'arrêtr et voir ce qui adviendra, ou alors on essaie de trouver où se cache le moteur de la machine... le truc qui lui permet (l'oblige?) à continuer quand elle se croit au bout de ses ressources... c'est peut-être ça qu'on oublie, qu'il y a une partie de nous qu'on ne connait pas encore... ou que l'on ne connait plus.
N
ta note m'a fait penser à un chanson... surtout le deuxième couplet, je ne sais pas si tu la connais<br /> <br /> - Mais qu'est ce que tu veux que je dise d'autre que ce que je suis ?<br /> Chaque jour me dicte ses lignes, on souligne les plus tristes.<br /> J'prie plus, j'flippe, j'rie peu, j'parle de moins en moins,<br /> Mon seul lien avec les miens reste l'écriture, une délivrance<br /> Elle me libère de mes délires denses;<br /> Mes recits rances me soutiennent,<br /> Faut que je déballe tout, mon mal m'rend fou<br /> Faut que je parle...<br /> Qu'on râle, j'm'en fous, j'm'étale devant vous. <br /> Souvent, je lutte au plus haut degré :<br /> J'planche pour écrire un sourire, mais ma plume flanche<br /> Feuille blanche étanche aux choses gaies<br /> C'est étrange, c'est pas que je veux pas, mais j'peux pas <br /> J'ai pas la tête à la fête<br /> C'est p'tête que j'ne suis que le fruit de mon époque.<br /> La vie se comporte durement<br /> M'impose induement cette prose puante à haute dose ; <br /> Une forte névrose à son faîte m'isole<br /> Comme Travis Bickle pour qu'j'rigole, faut qu'j'picole.<br /> Mes textes, j'voudrais qu't'en ris mais j'dis qu'ça part mal.<br /> Croire en demain, on a le droit mais au fond j'm'attends pas à tant que ça <br /> Entend le sale son, garçon. Si ça sent le souffre <br /> C'est que je te souffle ma vie,<br /> Que s'ouvre à toi ceux qui souffrent,<br /> Alors profite en tant que ce n'est qu'un disque.<br /> que tant de fatalités, grâce, ne restent que ma réalité<br /> "Si j'arrivais seulement à rire... mais rien ne m'amuse"<br /> <br /> Mon coeur, mes textes, comme les temps sont durs, <br /> Mais qu'est ce que tu veux qu'j'te dise, tu sais, les tensions durent <br /> Réminissences sombres aux couleurs d'améthyste, <br /> Mais qu'est ce que tu veux qu'j'te dise, tu sais, mon âme est triste.<br /> <br /> - À l'aube de l'an 2000, l'avenir est sombre dans les villes du monde <br /> J'sens que tant d'hommes tombent dans l'ombre.<br /> Grand nombre d'anges déchus,<br /> d'existence sans dessus-dessous. Déçu j'suis,<br /> dès le début j'ai su qu'Jésus s'fout d'nous.<br /> Toute d'suite, j'l'ai lu dans les yeux des miens, <br /> Témoins forcés de forfaits, pour les moins exposés.<br /> Les mains liées, la vie m'impose ses thèmes<br /> Et que j'aime ou j'n'aime pas n'est pas le problème, <br /> J'en parle quand même<br /> Dénués de sens, dénués de cents <br /> Chaque jour me blesse et même si c'est ainsi, ça me laisse pantois,<br /> Reste que je ne peux l'admettre : ça me scie de voir ces trucs.<br /> Le temps et les gens passent mais rien ne change<br /> Personne s'arrete. Aujourd'hui, faut plus compter sur autrui.<br /> C'est comme ça que le monde marche<br /> Et j'sèche quand je cherche à comprendre.<br /> Ecrire autre chose, j'voudrais, j'suis sincère quand je dis ça<br /> Mais on ne reproche pas à l'aveugle de ne pas voir, je sais ça.<br /> J'ai 23 ans, le ventre vide, avide de prendre goût aux choses.<br /> Peu commode, j'm'accomode mal des modes de vie, <br /> Alors que me reste-t-il ? Même ma musique pue le chien.<br /> Que suis-je en droit d'espérer pour demain ?<br /> J'en suis là... Cinglant, ce constat me consterne, ne concerne pas q'moi...<br /> Conscient d'ça.<br /> Comment lacher pour la risée d'irisés lyrics ?<br /> Ça serait tissé d'hypocrisie, alors j'lâche pas l'affaire<br /> Et maudits soient les yeux fermés !<br /> <br /> Mon coeur, mes textes, comme les temps sont durs, <br /> Mais qu'est ce que tu veux qu'j'te dise, tu sais, les tensions durent <br /> Réminissences sombres aux couleurs d'améthyste, <br /> Mais qu'est ce que tu veux qu'j'te dise, tu sais, mon âme est triste.
N
Gâchés. Gâchés. Gâchés. Gâchés.<br /> Je pourrais le répéter à l'infini.<br /> Comme toi je n'arrive pas à accepter.<br /> C'est tellement simple pourtant.<br /> Tes mots " trouent l'ombre" .. tu sais .. <br /> Baisers ... toi aussi .. accroche toi<br /> Une plume d'ange pour toi
M
personnellement j'adore ton blog aussi alors si tu peux laisser ton adresse MSN ça serait sympa! bonne soirée!
H
J'espère que tous ces mots si bien mis bout à bout te permettent de cracher ta douleur, de la sortir de toi; mise sur papier ou écran interposé, tu peux la contempler et te dire que tu arrives à avoir un certain contrôle sur elle. <br /> Tu arrives à écrire, tu arrives à mettre des mots sur tes souffrances, c'est une grande grande force!
Desperate Young Man / Journal d'un "jeune" homme désespéré
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