Encore et en corps
Ça n’a pas marché.
Parmi les théories psychanalytiques, on retrouve celle-ci : Lors de l’apprentissage de la propreté, le petit enfant imagine ses excréments comme, entre autre, un cadeau à offrir ou à garder.
Disons que je suis toujours un petit enfant. Et que je suis généreux.
Je lui ai dit : « Tu as raison, il ne faut pas que j'aille trop vite. Mais j'ai tellement envie d'y aller. Où. Je ne le sais pas moi-même. Mais j'ai envie d'y aller. Tellement. Je ne veux pas rester là. Non. Je veux aller. Aller
En moi. J’ai aussi des envies. Très fortes. Que rien n'aille. Aller. Que rien ne bouge. J'ai des envies de fixation. Très fortes. Etre une statue. Mais quelque chose me dit que ça, c'est la mort. »
Profond. Profond. Profond. Profond. Profond... Encore. Encore. Encore. Encore. Et encore... Plus profond... Encore plus profond...
Pourquoi on est là ? Pour quoi on est là ? Pourquoi on vit ? Pour quoi on vit ? Pourquoi je suis là ? Pour quoi je suis là ? Pourquoi je vis ? Pour quoi je vis ? C’est adorable. Un petit de 5 ans. Adorable. J’ai la tête qui tourne. Je tombe. Sur le lit de ma mère. Le - super - lit de ma mère. Je tombe, inconscient.
Je cherche la vérité et je tombe inconscient.
Voilà ce que j’ai choisi. Malgré moi. La vérité. Alors je ne sais jamais rien. Alors je ne suis sûr de rien. Instable. Pour ne jamais me tromper. Mon choix originel.
Comment change-t-on ça ?
Pourquoi ? Pour quoi ? La réponse était là. La réponse de mon corps. Mon corps. Il a refusé que je continue de me la poser. Cette question. Cette question 2en1.
Je lui ai dit : « Je n’ai pas choisi entre le bien ou le mal, j’ai choisi entre la vérité ou le faux. » Mais la vérité n’existe pas. Elle n’existe pas. Pour moi. Pour nous. " La vérité est ailleurs ". Oui, elle est ailleurs. Toujours ailleurs. On peut tenter de ne pas s’en éloigner. En ne croyant à rien, on n’est jamais dans le faux. Mais c’est tout ce qu’on peut faire. J’échoue. Continuellement. Mon corps me l’a dit. Cette quête de la vérité. Cette quête de la vérité est vouée à l’échec.
Je ne suis jamais dans le faux. Et jamais dans le vrai. Je ne suis nul part. Profond. Profond. Encore. Et encore. Profond. Je ne suis nul part.
Des bulles et des robots. Plus de contact. Direct. Je veux ma bulle. De protection. Et des robots. Plus d’êtres humains. Voilà ce à quoi rêve les fous comme nous. Des bulles et des robots.
(Ecrit et publié le 22 août 2005)