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Desperate Young Man / Journal d'un "jeune" homme désespéré
11 février 2006

Mon histoire drôle

En théorie, j’ai énormément de colère de haine et de violence en moi. En théorie, cette colère haine et violence je la retourne contre moi. En pratique, je suis asocial, dépressif, plein de plaques au visage et de douleurs aux yeux. En théorie, pour aller mieux, cette colère haine et violence, il faudrait que je cesse de la retourner contre moi. En pratique, j’ai essayé la boxe.

Boxer. Un être humain. Le frapper. Légalement. Pour tous les autres. Lui défoncer sa gueule.

Pleins de mecs, virils, la sueur, l’odeur, les grosses voix. Tout ce qui me fait peur. Des filles aussi. Des vestiaires, des corps, du bruit. Puis le prof. L’homme. Et c’est parti. S’étirer, sauter, bouger, vite, le coeur qui bat. Pas de sport depuis des mois, sous antidépresseurs, mange pas beaucoup, fatigué tout le temps. Les bras, les jambes, forcer, chaud, boire.

On va passer aux choses sérieuses maintenant. Les gants. Mettre des gants. Sales. Il fait chaud, très chaud, trop chaud. Ça va vite, très vite, trop vite. Et ça tourne. Je vais pour m’asseoir mais « c’est pas la pause là oh ! ». Et ça tourne. Mon corps, il fait un peu ce qu’il veut là. Et il a envie de tomber, il a envie de se vider. C’est difficile de le contrôler. C’est un combat. Cette fois je m’assoie. Et je me bats. Pas avec les gants. Pas contre un autre être humain. Contre moi. Mon corps. On me dit d’aller à l’entrée, pour pouvoir respirer. Je vais. Et je continue de me battre. Rester conscient. Ordonner à mon corps, à mes pieds, d’avancer.

De l’air. De l’eau, du sucre. On m’en donne. On me parle. Moi aussi je me parle. Reste. Reste. Reste. Car j’ai comme une envie de partir. Du côté où l’on ne contrôle plus. Où on laisse son corps faire. Mais je ne peux pas. Je vais aux toilettes. Mais je ne peux pas. Je me mets de l’eau sur la tête. Je suis vert. Mon visage est vert. Je dis que j’ai honte. Pour dédramatiser. Alors on rigole un peu. Puis ça se calme. Petit à petit. Et je crois que c’est bon. Oui. Mon corps va tenir. J’ai gagné le combat.

Je ne veux pas retourner chercher mes affaires. Devant tout le monde. On ne les trouve pas. Il faut que j’y aille. Tout petit. Se faire tout petit. Mais évidemment ça ne marche pas. A ce moment là je suis énorme. Un géant. Je ne veux pas qu’ils me voient. Ils se battent. Avec les gants. Les uns contre les autres. Baisser les yeux. Prendre mes affaires. Se dire au revoir. Et que « ce n’est pas grave » que « ça arrive » qu’« il faudra revenir ». Et partir. Enfin.

Il faut que je raconte ce qui est arrivé. Tout de suite. Là. Pendant que j’en sors. Le partager. Pour en rire. Et ne pas pleurer. Sans doute. Alors je téléphone. Et je les fais rire. Et moi aussi. Avec mon histoire. Mon histoire drôle.

(Ecrit les 31 janvier et 11 février 2006, publié le 11 février 2006)

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Commentaires
A
je suis d'une patience...et je crois en toi...bisous mon ange
A
j'ai hate de lire que tu vas mieux...je t'embrasse tendrement mon ange
A
une pensee et de tendres baisers pour toi mon ange...
C
Les mots, tes mots, ils te sauverons… ils sont ton arme,,, ils sont plus forts et plus libérateurs que tous les gants de boxe du monde, bas-toi, laisses- toi soutenir par les gens qui d’aide… garde courage et espoir…<br /> Amicalement
A
je passais prendre de tes nouvelles et te faire un tendre baiser mon ange...
Desperate Young Man / Journal d'un "jeune" homme désespéré
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