Pendant qu'il est trop tard

Je ne vous demande pas de souffrir, parce que je souffre. Je sais que personne ne pourra prendre ma souffrance et la vivre à ma place. Je ne sais même pas ce que je vous demande... Qu’est-ce qu’on donne à quelqu’un qui ne sait pas lui-même ce qu’il demande aux autres ?... On en revient toujours au même... Le respect... L’amour, mais pas " je t’aime ". L’amour. Comme autorisation à être. A exister. Je crois que j’attends d’être autorisé à exister. Quelque part, à un moment, dans ma vie, cette autorisation a manqué. Le feu vert, pour se lancer, pour avancer. Moi c’est le feu rouge, devant moi. Le feu rouge...

On me l’a dit, que quelque chose en moi était mortifère. Malgré moi, par loyauté. Que ça se réveillait, quand je voulais aller de l’avant. Pour m’en empêcher...

Je n’ai pas eu l’autorisation d’exister. D’être. Tel que je suis. Tel que j’étais. Quelque part, à un moment, dans ma vie, on ne m’a pas aimé. Est-ce que c’est trop tard ? A qui dois-je demander cette autorisation d’exister ? J’ai peur que ce soit trop tard. Vraiment. J’ai peur qu’il soit trop tard. Car même si c’est ça, la bonne question. Même si, imaginons, c’est ça qu’il faut chercher, qu’il faut trouver. Est-ce qu’il n’est pas trop tard ? Est-ce que même pendant qu’il est trop tard il faut encore essayer ?...

On m’a dit, que c’était à moi de me donner cette autorisation qui m’avait manqué...

Je ne sais pas comment on fait, et si c’est même possible. Il y’a des choses dont on a besoin parce qu’elles viennent de l’autre. Justement. Et on ne peut pas remplacer l’autre. On ne le peut pas.

Le respect et l’amour...

Sur un mur, dans des toilettes, il était écrit : « L’amour sauvera le monde... Mais le monde sauvera-t-il l’amour ? »

(Ecrit les 5 et 11 octobre 2006 et publié le 11 octobre 2006)