Rire
J’ai trop parlé de moi. A chaque fois après je suis fatigué. D’avoir essayé d’être au plus juste, de dire au mieux. Je suis fatigué et je regrette. Parce qu’on ne peut jamais être au plus juste, parce qu’on ne peut jamais dire au mieux. Il faut que j’arrête de parler de moi... Mais de quoi ils parlent les autres ? De quoi peut-on parler d’autre que de soi ?
Et puis j’ai peur. De mentir malgré moi. De ne pas pouvoir expliquer que rien n’est définitif, que rien n’est sûr, que le contraire aussi peut-être est possible, qu’on ne sait pas.
Et puis se vendre. Même si on ne veut pas. Et puis se défendre... Je suis fatigué.
Je voudrais remonter à la surface. Rire. Parce qu’il n’y a que ça qui compte... Il n’y a que rire qui compte... Et je ne veux plus que rire, jusqu’à la fin.
Petit, j’ai eu le sentiment que je mourrais jeune. Je l’avais oublié. Mais ça m’est revenu. Maintenant que j’en suis proche. Il va falloir rire. Parce que ça ne va pas être drôle.
(Ecrit et publié le 6 février 2007)